Beldet Omar est l’un des plus grands villages de Touggourt. Il souffre pourtant de l’inorganisation et l’irrégularité du transport terrestre entre les villes. Ce qui ne plait pas aux citoyens lambda, qui ont exprimé leur colère face à cette situation déplorable.
Abdel Hafez Alili est laborantin originaire du village. Il travaille à Touggourt. Il déclare: «Chaque jour, je souffre de la crise du transport qui fait que je n’arrive au bureau qu’en retard d’une heure. Récemment, l’administration a retenu trois jours de mon salaire à cause des retards dûs au transport».
Mohamed Al Hadi Ghattas est professeur au Lycée Abdelkader de Touggourt. Il dit : «Le transport terrestre est devenu un problème majeur pour nous. J’étais obligé maintes fois à refaire des séances d’apprentissage aux élèves pour compenser les heures que j’ai ratées à cause du transport».
Nadhirou Chenouf est chauffeur de taxi. Il déclare: «J’essaie autant que possible de conformer la rentabilité de mon boulot avec les conditions de vie des populations ; et, du coup, je ne profite pas de la situation pour augmenter les prix des billets». «Mais» ajoute-t-il «cela ne décharge pas les modérateurs des transports publics de leur devoir de trouver une solution qui absorbe la colère des citoyens».
Par ailleurs, les chauffeurs des bus refusent d’assumer la moindre responsabilité de la situation.
Rida Baâdi, chauffeur d’un bus de marque «Higer», déclare: «Nous ne sommes pas responsables de cette situation. C’est à la direction des transports de trouver une solution. En tant que privés, nous ne pouvons pas prendre le risque d’aller et de retourner, les bus vides». Baâdi reconnait tout de même: «il faut savoir que nous avons aujourd’hui un grand problème lié aux coûts des hydrocarbures. Cela constitue un grand obstacle face au déroulement du processus des transports. Car, si la quotepart quotidienne du carburant est consommée le matin, il n’y aura pas de carburant pour travailler l’après-midi et le soir» a-t-il dit. Sous-entendu: l’offre diminue face à une demande déjà en hausse.
Selon le président du Conseil populaire municipal de Omar, Abdelkader Ghattas: «Dans ce domaine, tout ce que la Commune peut faire c’est de transmettre officiellement les préoccupations des citoyens à la Direction des transports et de plaider leurs causes. Ce que les citoyens peuvent faire, eux-mêmes aussi. A part ça, nous, en tant que commune, ne pouvons rien faire. Surtout, nous ne pouvons pas décider des impositions, taxes ou impôts contre le département des transports ; car, ça ne rentre pas dans nos pouvoirs» conclut-il.
Rappelons que 20 bus font la navette sur l’axe routier Beldet Omar-Touggourt. Ce nombre est relativement important par rapport aux axes similaires. Les citoyens espèrent que les responsables organisent ce secteur «devenu une fiction», selon leurs propos «surtout que Touggourt est devenu le chef-lieu d’une wilaya déléguée ; d’où, il reçoit plus de visiteurs venus de la wilaya, mais aussi des wilayas voisines» concluent-ils.